Jeanne Danjou, présidente du mouvement Chrétiens et Sida et haute figure perpignanaise est décédée dans la nuit du 9 au 10 janvier à l'âge de 89 ans.

La "grande Jeanne" ; "la Jeanne" ; "la mère Danjou"… C’est ainsi que beaucoup de personnes la nommait dans le cercle perpignanais qu’elle côtoyait. Des sobriquets qui ne marquaient pas une forme d’irrespect mais bien au contraire l'attachement profond que tous portaient à cette belle et grande figure féminine. Jeanne Danjou, femme de caractère et de convictions, chantre du féminisme, nous a quittés à l’âge de 89 ans, dans la nuit de dimanche à lundi. Elle s'est éteinte dans la maison de repos où elle résidait depuis quelques mois.Une bonté et une grandeur d’âme qu’on lui reconnaissait volontiers, en grattant si peu l'écorce de cette dame de fer à la gouaille affirmée et la truculence qui forçaient parfois l’admiration.Car elle ne s’embarrassait de rien pour faire valoir ses idées et avancer dans la vie. Surtout pas des étiquettes et des bienséances qu’elle jugeaient « superfétatoires ». Quitte à choquer certains. Mais pour la plupart, ils s’en accommodaient. Quand elle vous lançait son incontournable « écoute moi », il n’y avait plus rien à dire. Même pour les plus hauts dignitaires du coin.Mais Jeanne Danjou, c’était avant tout la gentillesse et la générosité incarnées. Elle était de tous les combats et de toutes les résistances pour faire avancer une cause qu’elle estimait juste. De toutes les ingérences pour porter un dossier qu’elle voulait voir aboutir. De toutes les impertinences pour enfoncer les portes que beaucoup pensaient bloquées. Jeanne Danjou était une femme de combats. Et elle en aura menés bon nombre. Jusqu’au dernier, sa maladie, qu’elle aura affrontée et trompée à plusieurs reprises, sans se plaindre et en poursuivant ses missions.De sa vocation d’infirmière à son engagement pour chrétiens et Sida, son approche de la solidarité n’était pas feinte. Combien de personnes aura-t-elle aidées et accompagnées, combien de projets aura-t-elle portés, combien de cas a-t-elle défendus ? Elle connaissait tout le monde et tout le monde la connaissait ; et en s’appuyant sur cet entregent, Jeanne Danjou n’avait qu’un objectif : faire le bien autour d’elle. Elle aidait quiconque, dans le besoin, croisait son chemin.Un altruisme qui lui a valu bien des reconnaissances, à juste titre. Elle avait été élevée au grade de commandeur de la Légion d’Honneur en 2020, elle avait reçu la médaille de l'ordre national du mérite et bien d’autres honneurs, même si elle ne s’y attachait guère. Amour et service, une devise qu’elle avait fait sienne… en chrétienne tout simplement.Jeanne s’en est allée et laisse orpheline cette place Arago qui lui était si chère et d’où elle maternait toute une génération. Elle laisse orphelin tout son diocèse qui aujourd’hui ne saurait lui dire un autre mot que merci. Merci à cette grande dame pour son parcours et son engagement. Elle entre dans sa nouvelle vie, d’où elle pourra certainement veiller un peu plus sur son prochain.À Dieu Jeanne.