
Inauguration de la biennale d’Art sacré à Collioure
By Olivier Robert in A la une, Actualités, Actualités & Évènements on 7 avril 2022
Le département des P.O présente : ART SACRE 7 en partenariat avec la Confrarìa de la Sanch de Cotlliure
– Informations: 04 68 82 06 43 / leDepartement.fr
Ci-joint l’homélie du Chanoine Joseph Marty
Joseph Marty – 26 mars 2022 – Collioure, Biennale Art sacré – 4e dimanche de carême. C – Lc 15, 1-3, 11-32
La grande œuvre d’art de Dieu, c’est sa miséricorde
Un homme avait deux fils. Avec la première phrase de cette parabole, Jésus met l’accent sur le père et non sur le plus jeune, que nous appelons l’enfant prodigue, ni sur l’aîné. C’est la parabole du Père miséricordieux, Père que Jésus fait contempler à ceux qui lui reprochent de faire bon accueil aux pécheurs et de manger avec eux. Un père qui offre un festin au retour du jeune ingrat, parti au loin dans une vie de désordre. Et son retour est sans regret ni contrition malgré une belle phrase d’excuses : c’est la faim qui le motive, il veut se remplir le ventre ! Mais le père le voit de loin, et saisi de pitié, court se jeter à son cou, le couvre de baisers et ordonne un festin. Extraordinaire père qui guette le retour du fils pour lui ouvrir ses bras.
Des pères et des mères ont vécu ou vivent aussi cette attente d’un coup de fil, d’une lettre, d’un petit signe d’un enfant qui a pris ses distances en déchirant le cœur des parents. Cette attente pleine d’espérance est aussi celle de Dieu qui nous cherche. Ses premiers mots à l’homme qui vient de désobéir au jardin d’Eden c’est : Adam, où es-tu ? Où es-tu que je puisse te redire que je t’aime… C’est la démarche de ce père qui court embrasser son fils encore loin, sans lui laisser finir ses excuses…
Où es-tu ? Où sommes-nous ? Durant tout ce temps où nous errons, où nous nous cachons, Dieu nous donne ses commandements pour vivre. La Bible les appelle les Dix Paroles d’alliance, des engagements qui nous relient au Dieu vivant plus que des ordres effrayants. Ils sont comme la bague que le Père fait mettre au doigt du fils retrouvé ! Car la bague est le signe de l’alliance, elle s’appelle même alliance. Autour du doigt, ce cercle de métal précieux enserre le cœur dans la fidélité des Dix Paroles d’alliance, les Dix commandements.
Au fond, mes amis, cette parabole avec ce geste de tendresse et d’alliance du Père qui cherche tous ses enfants, évoque ce qu’est l’art sous le regard de Dieu. Car la bague est placée au doigt, aux doigts qui tiennent crayons, pinceaux, ciseaux ; doigts qui frappent cordes et clavier, ou qui tiennent le partenaire pour danser. Nos doigts, vos doigts, sont habillés – couronnés – par Dieu le Père qui nous couvre du vêtement de sa grâce pour la faire rayonner dans l’art.
Beauté de toute renaissance dans la paix du pardon !
Le père enfante à nouveau son fils : le pardon redonne la vie. Il était perdu et il est retrouvé. Perdu, non pas comme on perd son portefeuille ou ses clés, mais comme l’on perd un être cher dans la mort. Selon les moments nous sommes comme le fils aîné ou comme le plus jeune. Ingrat ou jaloux, gaspillant la vie et l’amour ou incapables de les accueillir. Mais le père est toujours celui qui donne la vie et la redonne dans le pardon. Celui qui sort à notre rencontre nous chercher, celui dont l’espérance suscite notre retour et celui de tous nos frères éloignés ou perdus sur des chemins sans issue. Malgré les virus, les péchés scandaleux de l’Église, les guerres et toutes les violences, le Père n’oublie personne et ses bras restent toujours ouverts même à l’heure de notre mort. C’est la grande œuvre d’art de Dieu.