Pour commémorer le centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918 et faire en sorte qu’il ne reste pas un simple anniversaire mais une date clé pour déclamer une paix durable, les Amis du Carillon de Perpignan ont décidé de créer un symbole intemporel. Celui d’une cloche civile de la Paix, baptisée le 11 novembre 2018 en la Cathédrale.

 

 

La paix n'est pas l'absence de guerre, c'est une vertu, un état d'esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice a écrit Spinoza. Un propos qui prend tout son sens lorsqu’on commémore le centenaire de l’armistice de 1918 qui a marqué comme un jour historique la fin de la Grande Guerre. La suite on la connaît et c’est pourquoi ce 11 novembre 2018, de nombreuses villes en France avaient pris des initiatives pour que cette date ne reste pas une simple commémoration mais bien un éveil des consciences pour œuvrer en faveur d’une Paix solide, partout et en tout temps.
A Perpignan, en plus des commémorations au monument aux morts et de nombreuses expositions pour la transmission et le devoir, l’association des amis du Carillon a voulu créer un symbole plus fort, plus marquant et plus durable. Ils ont imaginé une cloche civile de la Paix, allégorie de ces valeurs, pour faire résonner autant qu’elle devrait, l’hymne de cette paix dans les rues de la cité catalane.

Cette cloche n’est plus une simple idée, elle existe désormais. Elle a été fondue à Strasbourg et baptisée ce 11 novembre 2018, en la cathédrale Saint Jean baptiste lors de la messe de commémoration de l’armistice. Un symbole fort donc, pour plusieurs raisons, à commencer par son nom et les inscriptions qui figurent sur ses flancs. Elle prend pour nom de baptême Jean Baptiste, en référence au patron protecteur de la ville de Perpignan. Elle porte sur ses flancs l’inscription d’une béatitude bien connue : « Heureux les artisans de Paix » ; les  armes de la ville ; le drapeau et la devise républicaine ; une mention du centenaire de l’armistice ; le nom de sa marraine, Pauline Letoret et de son parrain, Louis Ausseil qui marquent à eux seuls le lien intergénérationnel ; elle porte également la date de son baptême et le nom et le blason de Mgr Turini. A elle seule, en somme, elle fait l’union sacrée pour la Paix.

Et pour ce baptême si particulier on pouvait parler également d’union sacrée dans les rangs de l’assistance avec la présence du préfet des Pyrénées Orientales, des nombreux élus locaux, des représentants des cultes protestants, israélites et musulmans, des représentants des corps constitués et d’une foule de fidèles très nombreuse, tous venus célébrer la Paix.

Dans son homélie consacrée a ce centenaire, Monseigneur Turini a insisté sur la nécessité de conserver et d’animer cette paix sans cesse et pas seulement dans l’absence de conflits armés. Tout en rendant hommage aux millions de poilus qui ont fait DON de leur vie pour garantir cette paix. « Dans ce conflit mondial, ils ont offert, ce qu’il possédait de plus précieux : leur propre vie. Ce centenaire de l’Armistice, nous invite à faire particulièrement mémoire  des 1.400.000 poilus morts au combat : père,  mari, fils, que l’on ne reverrait plus.  Autant de vies, autant de DONS.
100 ans après, cela mérite que nous gardions leur souvenir gravé dans la pierre de nos monuments aux morts, mais aussi que nous le fixions dans la mémoire du cœur pour ne jamais, jamais l’oublier. »

Une belle manière d’introduire par la suite le baptême et la bénédiction de la cloche de la Paix et de la faire sonner sur sa note FA dièse, pour faire déjà entendre ce son symbole d’une ère pacifiée.

Et tout le monde aura été unanime sur la beauté à la fois de la cloche et de la sonorité qu’elle produit.

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