Le Père Évêque, Monseigneur Norbert Turini, communique sur les procédures canoniques qui vont être prises à l'encontre de Jean-Marie Savioz à la suite de sa condamnation à 15 ans de réclusion par la cour d'assises des Pyrénées Orientales. 

"Jean-Marie SAVIOZ vient d’être condamné par la Cour d’Assises des Pyrénées-Orientales à la peine suivante :

-15 ans de réclusion criminelle,

-10 ans de suivi psychologique,

-Interdiction définitive d’approcher des enfants et des adolescents.

La Cour et les jurés en ont décidé ainsi, en sanctionnant sévèrement l’ancien curé de St Joseph pour les préjudices subis par les victimes.

Quelle que soit la durée de la peine, elle n’effacera jamais les blessures profondes qui marqueront à vie ces jeunes hommes. Nous ne pouvons pas l’oublier.

Mes rencontres avec eux et leur famille, n’ont fait que me le confirmer.

Comme je l’ai écrit dans mon précédent communiqué : « demander pardon ne suffit pas »,  et j’espère que ce jugement les aidera à poursuivre leur chemin de reconstruction.

La justice civile s’est prononcée, il reste maintenant à la justice de l’Eglise de finaliser ses actions.

Il y a dix ans déjà, mon prédécesseur avait révoqué Jean-Marie SAVIOZ de sa charge de curé. L’Officialité provinciale, sur mandat de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, l’a ensuite suspendu de tout ministère. Par ailleurs, cette même Congrégation a eu à prononcer une peine d’excommunication à l’égard de ce prêtre.

La procédure canonique reprend. Elle va se poursuivre après le procès civil. En tant qu’évêque du diocèse, il m’appartient donc, conformément aux normes prévues dans l’Eglise,  de transmettre à la  Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le jugement de la Cour d’Assises des Pyrénées Orientales afin que cette Congrégation s’en saisisse, dans les plus brefs délais et se prononce rapidement sur le statut clérical de Jean-Marie SAVIOZ. Vue la gravité des faits, je le fais avant même le procès en appel. La situation actuelle rend encore plus pressant ce devoir de justice. 

Celle  de la société civile a pris ses décisions, celle de l’Eglise prendra les siennes.

Mon affection, ma pensée et ma prière se tournent aussi vers mes frères prêtres du diocèse qui jour après jour, dans les joies et les difficultés, dépensent leur vie, sans bruit, au service de la communauté qu’ils servent. Je leur dis ma profonde reconnaissance et mon soutien sans faille.

Que l’Esprit Saint dans les moments difficiles que nous traversons, nous aide à garder le cap de la mission que nous nous sommes donnés : devenir des « disciples missionnaires, serviteurs de la fraternité », et j’ajoute des : « défenseurs de la vérité »."

+ Norbert TURINI
Évêque de Perpignan Elne
Vendredi 8 mars 2019