La Solennité de l'Immaculée Conception a été célébrée mecredi 8 décembre en l'église de La Réal dédiée à la Vierge Marie. Retour en images et avec l'homélie du Père Évêque pour ce temps fort diocésain.

"Sœurs et Frères,

Toute la vie, toute la foi de Marie confirme la grâce dont Dieu l’a comblée dans son Immaculée Conception en la préservant du péché originel et de tout péché. C’est bien ce que l’Ange lui rappelle quand il entre chez elle : « Sois sans crainte, Marie car tu as trouvé grâce auprès de Dieu »

La première Eve s’est laissée séduire par le serpent qui la pousse à la transgression, à la désobéissance en lui faisant manger le fruit de l’arbre de vie, contrairement à ce que Dieu avait ordonné.

De plus le Maître du mensonge lui laisse croire qu’elle et Adam seront comme des dieux, s’ils consomment de ce fruit. Alors c’est la rupture, l’exil, la chute la séparation, loin de Celui qui les a créés à son image et à sa ressemblance.

On ne parle plus beaucoup du péché originel, aujourd’hui et pourtant je crois que nous y sommes plongés.

Au fond le diabolos, le diable, celui qui divise, veut séparer l’homme de Dieu, en lui faisant croire qu’il peut s’en passer et prendre sa place. C’est l’homme augmenté du transhumanisme par exemple. C’est le rêve des savants fous de créer cet être aux pouvoirs sans limite, immortel qui vient remplacer Dieu.

Le Pape émérite Benoît XVI dénonce déjà cette tentation. Lors de l’ouverture du synode sur la Parole de Dieu, au cours de l’année 2008, il évoque une certaine culture moderne qui proclame la mort de Dieu et conduit les nations à perdre leur identité propre en se déclarant unique maître de la Création. Et il poursuit : « On voit que celui qui, ayant décidé que Dieu est mort, se déclare Dieu lui-même et se considère l’unique artisan de son propre destin, le propriétaire absolu du monde, dès lors s’étendent l’arbitraire du pouvoir, les intérêts égoïstes, l’injustice et l’exploitation, la violence dans toutes ses expressions ».

Le pape émérite décrit parfaitement le péché originel du monde moderne qui veut évacuer Dieu et nous faire croire que les hommes seront bien plus heureux sans Lui, voire supérieur à Lui. Mais, je l’affirme de toutes mes forces un monde sans Dieu est un monde en danger de mort, il devient un enfer pour tous. Ne commençons-nous pas à nous en rendre compte ? Ouvrons les yeux.

La Nouvelle Eve, la bienheureuse Vierge Marie, n’est pas non à Dieu comme la première, mais toute sa vie est un OUI sans condition, permanent. Elle est Toute OUI.

A la différence de la première Eve qui est sous l’influence et le charme du Malin, privée de sa liberté, le OUI de Marie est celui d’une femme libre, sans calcul, sans faille, sans hésitation. Elle est libre pour Dieu : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole », répond-elle à l’Ange qui la visite

Aucune ombre, aucun obstacle, aucune puissance, ni présence mauvaise ne vient s’interposer entre elle et le Dieu de son amour. Sa vie est tournée vers la sienne, Marie n’existe pas sans Dieu, elle existe par Lui et Lui a besoin de son Oui pour que Son Fils prenne chair en elle et chez nous.

Le Oui de Marie a déjà un visage, un corps, un nom, celui de Jésus.

  • Tout est transparent entre Marie et le Créateur,
  • tout est communion et amour entre eux.
  • Tout est chez elle ouverture à Dieu et Lui « s’est penché sur son humble servante »

Le Oui de Dieu a déjà rempli de sa grâce, celle qu’Il a voulu immaculé dès sa conception. Rien de souillée en elle, rien de corrompue, tout est transparence, clarté, limpidité, pureté, tout est prêt en elle pour que le Fils éternel du Père y trouve sa demeure.

Marie fait le bonheur de Dieu et Il est Son bonheur et la Vie pourra jaillir de celle qui s’offre comme demeure à la Lumière d’En Haut qui vient nous visiter : Jésus vrai Dieu et vrai homme.

Marie est la toute belle, de la beauté de cette grâce qu’elle a reçue dès avant sa naissance. Elle est celle que Dieu avait choisi, la « maison » qu’il s’était préparé pour son Fils, et Marie alors pourra chanter : « Le Seigneur fit pour moi des merveilles, Saint est Son Nom ».

Un monde sans Dieu est un monde qui se déshumanise vite, qui devient impitoyable, dur, violent, difficile.

En cette Fête de l’Immaculée Conception, Marie nous rappelle qui nous sommes vraiment : « les enfants du Père crées à son image et à sa ressemblance ».

Il y a Dieu en nous, comme Marie le portât en elle. Sa proximité maternelle à nos côtés tous les jours de notre existence nous empêche de l’oublier et si cela nous arrive c’est vers elle qu’il faut nous tourner pour retrouver

  • la joie de Dieu,
  • la force de Dieu,
  • l’amour de Dieu dans notre cœur et
  • sa présence dans notre vie.

Dieu est bien vivant en nous, comme il fût bien vivant dans le sein de la Vierge.

Il est entré dans notre vie, le jour de notre baptême pour effacer la trace du péché originel, afin que « dans le Christ, nous soyons saints et immaculés dans l’amour » nous dit St Paul.

C’est notre vocation commune, c’est celle de Marie. C’est ce que nous sommes appelés à être et ce que Marie a parfaitement été. Elle nous soutient et nous aide pour le devenir toujours plus.

  • Ne nous laissons pas voler notre identité de fils et fille de Dieu.
  • Ne nous laissons pas voler Dieu en nous.

Veillons-y jalousement avec le secours de l’Immaculée.

C’est cette identité là que nous présentons à tous pour rendre compte devant le monde de ce que nous sommes et de Celui qui vit en nous.

C’est ce témoignage que nous avons à rendre sans concession en affirmant d’où nous venons ; de Dieu et où nous allons ; à Dieu. Et Marie nous entraine dans ce grand mouvement vers le Père, par le Fils et dans l’Esprit Saint.

Alors demandons à Marie de nous obtenir par son intercession la grâce de la fidélité.

C’est ce qu’elle a offert au monde, le témoignage de sa fidélité à Dieu, quoiqu’il arrive et quels que soient

  • les vents contraires,
  • la violence des tempêtes en tout genre,

Marie avance fidèlement, elle montre au monde et à nous, la vraie direction, suivre Jésus, le seul chemin qui nous conduit vers le Père et elle marche avec nous, la première en chemin.

Sœurs et Frères, c’est cet itinéraire que Marie nous invite à parcourir.

Dans sa première encyclique Redemptor hominis, le Saint Pape Jean-Paul II rappelait que l’homme est la première route de l’Eglise. C’est celle que le Christ a parcouru et que nous avons à parcourir, à sa suite, en nous conduisant en enfants de lumière comme l’Apôtre Paul le rappelle dans l’épître aux Ephésiens : « Autrefois, vous étiez ténèbres, maintenant dans le Seigneur vous êtes lumière : marchez en enfants de lumière ».

Que Marie reste pour l'Eglise et pour nous tous un modèle permanent de foi inébranlable à travers les multiples épreuves de l'existence. Qu'elle accompagne notre Eglise diocésaine par sa prière et sa protection maternelle, plus particulièrement au moment où elle se prépare à accueillir l'Enfant de Bethléem qui vient pour notre salut à Noël.

AMEN