
Rameaux : « Comme Jésus, ne pas se résigner ! »
By vincent in A la une, Actualités, Actualités & Évènements, Évènements, L'évêque, News, Non classé on 29 mars 2021
Le dimanche des Rameaux marque l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem après sa traversée du désert et avant qu’il ne soit condamné à mort. Cette année dans le contexte de crise sanitaire et économique que l’on connaît, le Père Évêque a insisté tout au long de son homélie pour que nous, catholiques, nous suivions Jésus comme guide dans son choix « de ne pas se résigner ».
Sœurs et Frères,
« Il a touché le fond ». On peut le dire de Jésus après avoir entendu, la lecture de la Passion. D’ailleurs St Paul l’exprime avec d’autres mots : « Il s’est anéanti ».
Mais depuis plus d’un an, nous connaissons nous aussi des personnes qui ont touché le fond et qui vivent des situations « crucifiantes ».
Pour certains de nos proches, et pour tant d’autres, la crise sanitaire a été un anéantissement qui les a fait descendre au plus bas, jusqu’à toucher le fond, économiquement, socialement, familialement et parfois aussi spirituellement.
Personne n’en sort indemne, même celles et ceux qui pensent être plus forts et plus résistants que les autres. Nous sommes tous marqués. Cette pandémie a fait de nombreux morts, a laissé des séquelles chez beaucoup de malades et partout l’on entend dire, qu’il faudra s’habituer à vivre avec, longtemps encore.
Mais faut-il se résigner pour autant ?
La résignation n’est pas une attitude chrétienne. Ce qui est une attitude chrétienne, ce n’est pas de baisser les bras, mais de les ouvrir et de les tendre.
Et ce que nous vivons en ce moment nous unit particulièrement à la Croix de Jésus qui demeurera dressée au cœur de nos vies jusqu’à la fin des temps.
Il n’est pas mort résigné, en se disant : « J’ai fait tout ce que j’ai pu », « Ils n’ont rien voulu entendre, rien voulu savoir » « Ça devait finir comme ça ». Jésus ne subit pas sa mort, il fait le don de sa vie. Ce n’est pas pareil. « Ma vie nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne ». C’est ce qu’il affirme à ses disciples au soir de son dernier repas. Il ne baisse pas les bras.
Jésus ne se laisse pas voler sa mort, il veut la vivre dans tout ce qu’elle a de don absolu pour nous et pour notre salut : « parce qu’il éprouve, par l’intérieur, les souffrances, les désespoirs et jusqu’aux horreurs du cœur de l’homme ».
Albert Rouet, La passion de Jésus au long des quatre évangiles, page 282.
La Croix pour les chrétiens, c’est tout le contraire de la résignation dans laquelle, nous risquerions de nous enfermer parfois ou souvent. La résignation, c’est la vie qui capitule, qui ne voit plus d’issue et qui renonce.
La mort de Jésus en Croix, c’est la passion de l’amour qui s’accomplit dans un acte ultime et cohérent avec sa vie toute entière, donnée à tous : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout », commente St Jean.
On peut dire de Lui à juste titre qu’Il est mort comme Il a vécu, qu’il est mort comme il a aimé : sans mesure, infiniment, totalement.
Regarder et contempler la Croix, c’est apprendre à se donner. La Croix c’est l’école du don jusqu’à l’extrême.
Cela nous pouvons le comprendre : Quel père, quelle mère de famille ne serait pas prêt à donner sa vie pour sauver son enfant ?Quand nous sommes devant Jésus crucifié, il est alors impossible de dire : « Il n’y a plus rien à faire ». Il nous fait dire : « Il y a toujours à faire, toujours à donner, toujours à aimer ce n’est jamais fini ». Une vie reçue est une vie donnée. La mort du Crucifié, ce n’est pas seulement une fin de vie, mais un élan de vie jusqu’à la Résurrection qui la sublimera, la transfigurera, la glorifiera. Alors que tout le monde croit que s’en est fini pour lui, commence pour nous l’histoire de notre salut qui jaillit du don de sa vie.
Etre sauvé par le Christ,
- c’est réaliser qu’aucune vie n’est perdue, ni engloutie à jamais, parce que l’amour du Christ ne désespère jamais de nous.
- C’est aussi vivre cette certitude que Jésus porte le souci de nous jusqu’au bout et au-delà du bout de sa vie !
Cette Espérance, nous l’accueillons au pied de la Croix elle nous pousse à l’exemple du Christ à nous donner pour celles et ceux
- qui n’en ont plus la force,
- qui n’en peuvent plus et
- qui sont à bout de vie à bout de souffle, à en porter, comme Lui le souci.
Ce que nous recevons au pied du Crucifié, oui c’est la force du don, Sa puissance de vie et de salut.
Nous les portons en nous pour les vivre, les offrir et en témoigner. Au fond elle est là notre mission :
- apporter réconfort, consolation et espérance,
- redonner le goût de vivre et de lutter à tous les découragés, les désabusés, les résignés, les désespérés, à toutes celles et ceux qui souffrent dans leur cœur, dans leur esprit et dans leur corps.
C’est une façon de leur dire : « Tu sais je tiens à toi, j’ai souci de toi, je ne veux pas t’abandonner, te laisser seul, tu peux compter sur moi pour être avec toi, proche de toi, autant que tu le voudras », parce que personne ne peut se sauver tout seul, pas plus nous que les autres et que nous avons besoin les uns des autres en ces temps difficiles.
C’est ainsi notre manière de nous associer et de prendre part au salut inauguré par Jésus dans Sa Passion et sur Sa Croix. Elles réalisent pleinement le commandement de l’amour, le commandement de Sa VIE : « Il n’y en a pas de plus grand que de donner sa vie pour ceux que l’on aime ».
Que Marie au pied de la Croix, et St Joseph, nous obtiennent par leurs prières, la force d’aimer le courage et l’audace de le vivre.
AMEN.