Lundi 16 août il n'y a pas que Collioure qui célébrait sa fête patronale. Le petit village de Coustouges dans la Haut Vallespir également. Mgr Turini y était invité pour présider l'office du matin et participer aux festivités. Sœurs et Frères, Sommes-nous venus chercher ce matin du miraculeux ou du spectaculaire ? Non !

Nous sommes venus contempler le visage d’une maman : Marie la Mère de Jésus. A travers elle, nous retrouvons celui de toutes nos mères, qu’elles soient toujours avec nous ou parties vers la Maison du Père. L’Assomption est en quelque sorte une fête des Mères en plein été, où la Gloire de Marie se répand sur toutes nos mamans. La contempler avec le même émerveillement que celui de l’enfant qui naît, celui que nous avons été, et qui découvre pour la première fois avec étonnement le sourire merveilleux de sa maman, tout son amour et toute sa tendresse. Contempler le visage de Marie qui n’a pas pris une ride parce qu’il est éternel. Son visage éclairé par l’amour de Dieu, donne à sa maternité sa nature divine. Ce visage de Marie nous pouvons le regarder en la priant, sans jamais nous lasser, parce que c’est rassurant de voir les yeux d’une maman. Nous entrons dans le monde à notre naissance à travers ce regard. IL nous suit tout au long de notre vie car pour une maman nous restons toujours son petit. C’est la belle expérience que Jésus lui aussi a vécu en venant demeurer parmi nous. Jusqu’à la croix et dans la joie de la Résurrection, Marie n’a jamais fini de regarder Son Fils, comme elle continue à le faire aujourd’hui dans la gloire du ciel.

Le regard maternel apaise nos angoisses et nos peurs, et dans les bras d’une maman, on se sent protégé. Ce qui est miraculeux dans la vie de Marie c’est son amour maternel. Il fait des miracles dans le cœur de celles et ceux qui la prient à Lourdes, à Fatima dans tous les grands sanctuaires ou plus modestement dans nos églises et nos maisons. C’est un amour qui peut guérir. Oui, la première chose que nous célébrons en cette fête de l’Assomption, c’est l’amour d’une mère dans toute sa plénitude et sa beauté. Marie est glorifiée dans cet amour-là et c’est cet amour qui la glorifie. Au cœur de cet amour il y a Son Fils, Notre Sauveur. Elle nous l’offre, comme le fruit de son Amour pour Dieu et celui de l’amour de Dieu pour elle. Jésus passe avant elle et elle s’efface devant lui. N’est-ce pas l’attitude normale d’une maman que de faire passer ses enfants avant sa propre vie ? De les mettre en valeur en premier, comme ce qu’elle a de plus beau et de plus précieux à présenter ? Marie en est le témoignage éloquent.

 width=

Marie n’est pas une mère possessive ou captatrice qui veut son enfant pour elle seule, mais en consentant à devenir Mère de Jésus, par son Fiat, elle a compris que sa façon d’aimer serait de toujours donner son Fils au monde de génération en génération, d’âge en âge. Dieu a glorifié en l’attirant vers Lui avec Son Corps et son âme, celle qui a porté en son sein le divin corps de Son Fils et qui continue à l’offrir à tout le genre humain. C’est ce que nous fait découvrir le récit de la Visitation. Marie ne peut pas garder pour elle, le cadeau de sa maternité divine. Il faut qu’elle le partage, qu’elle le communique, qu’elle s’en émerveille et qu’elle chante sa joie et son action de grâce à sa cousine Elisabeth. Ce sont deux mamans qui célèbrent entre elles les merveilles de Dieu, qui se rencontrent dans la louange et l’action de grâce pour célébrer tout ce que le Seigneur a fait pour elles. Alors les kilomètres entre Nazareth et Ein Karim aux portes de Jérusalem, les fatigues du voyage et les dangers de la route ne comptent pas pour cette ardente jeune fille qui part à toute vitesse, nous dit Luc, comme dans l’urgence, raconter ce qui lui arrive et chanter son bonheur et sa joie, chanter son Dieu qui fait d’elle la Mère de Son Fils.

Quelques paroles de salutation de sa part suffisent pour qu’Elisabeth, sa cousine, comprenne dans l’Esprit Saint que la vie divine habite Marie et déborde de son cœur au point de l’atteindre, de la bouleverser elle, Elisabeth, jusqu’à toucher l’enfant qu’elle porte et qui tressaille d’allégresse. Ainsi se réalise la rencontre entre l’enfant de l’ancien et celui du nouveau testament, entre le Baptiste et le Christ en puissance ! La vie avant la vie, Le temps depuis l’éternité. Et deux chants s’élèvent celui d’Elisabeth à Marie : « Tu es bénie entre toutes les femmes………Heureuse es-tu d’avoir cru ». Celui de Marie à Elisabeth qui crie sa joie dans son Magnificat : « Mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur ». Marie continue à chanter MAGNIFICAT dans le cœur de l’Eglise qui vénère celle que le Père a associée pleinement à la Résurrection de Son Fils. Accompagnée par cette Mère sans pareille, faisons de nos vies un merveilleux Magnificat.

AMEN